De plus en plus d’architectes débutants optent pour le statut de salarié plutôt que d’indépendant. « Un statut d’employé leur offre plus de protection », déclare l’avocat Jurgen De Vreese (Lydian). « Mais le statut d’architecte salarié peut aussi être intéressant pour les cabinets d’architecture qui les embauchent. Indépendant comme salarié, les deux statuts présentent des avantages. » 

1. Être indépendant, c’est choisir la liberté 

Traditionnellement, le métier d’architecte est une profession libérale. « La liberté attire toujours de nombreux jeunes. Ils sont flexibles et indépendants et peuvent travailler pour qui ils veulent. Pour les architectes expérimentés, qui gagnent déjà un peu mieux leur vie, la liberté financière va de pair. » 

« Le statut d’indépendant reste également attrayant pour les cabinets d’architectes : ils peuvent déployer les architectes de leur équipe de manière flexible et n’accumulent pas de passif social. Travailler avec de jeunes indépendants est généralement moins coûteux pour les bureaux. » 

Les travailleurs indépendants doivent l’être réellement 

Pour les cabinets d’architectes qui travaillent avec des indépendants, Jurgen propose quelques conseils pratiques afin d’éviter qu’un indépendant ne devienne un salarié déguisé. « Donnez aux travailleurs indépendants suffisamment de liberté. Ils doivent pouvoir choisir le type de travail qu’ils effectuent et le lieu où ils travaillent. Ne leur demandez pas de planifier leurs vacances ou de remettre des certificats d’arrêt de travail. Évitez surtout de demander le même travail à plusieurs personnes sous des statuts différents. Si un indépendant et un salarié s’assoient au même bureau et effectuent le même travail de la même manière, il devient difficile de défendre le fait que l’indépendant est réellement un indépendant et non un salarié… » 

2. Être salarié, c’est opter pour une meilleure protection 

Pourquoi certains architectes choisissent-ils le statut de salarié ? « La jeune génération accorde plus d’importance à l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée », déclare Jurgen. « Lorsque des architectes indépendants souhaitent fonder une famille, ils constatent qu’il n’est pas évident de concilier travail et vie de parent. Cette combinaison est apparemment plus facile en tant qu’employé : vous accumulez des jours de congés, vous avez droit à un congé parental, etc. » 

« Une deuxième raison est que les architectes salariés peuvent se concentrer sur l’aspect créatif de leur travail. Ils n’ont pas à se préoccuper parallèlement de la gestion d’une entreprise, avec toutes les formalités que cela implique. L’employeur est tenu de souscrire pour eux une assurance contre les accidents du travail, et prend aussi l’assurance responsabilité professionnelle obligatoire ou l’assurance de responsabilité civile à son compte. L’architecte est ainsi protégé contre les conséquences financières de la responsabilité civile à l’égard de tiers, en raison d’erreurs de conception ou de contrôle sur chantier. Les architectes indépendants sont également couverts par la police souscrite par l’entreprise pour laquelle ils travaillent. Pour leurs propres projets, ils doivent bien sûr souscrire leur propre police d’assurance. » 

« Le statut de salarié peut également présenter un attrait pour les cabinets d’architectes. Ils peuvent ainsi avant tout continuer à attirer les talents nécessaires. Les architectes salariés sont également plus étroitement liés à leur employeur. Cela réduit les risques qu’ils passent beaucoup (trop) de temps sur leurs projets personnels ou que les jeunes collaborateurs créent leur propre bureau après un certain temps. » 

3. Les avantages extra-légaux : une arme dans la guerre des talents 

« Lorsque nous conseillons les cabinets d’architectes au sujet des plans de rémunération, nous incluons généralement les avantages extralégaux classiques : chèques-repas, écochèques, voiture de société ou budget mobilité, assurance de groupe et assurance hospitalisation. Cette dernière est particulièrement attrayante pour les jeunes familles. Les avantages extra-légaux sont intéressants pour les architectes salariés comme pour les bureaux qui les emploient : ils permettent de maîtriser les coûts salariaux et constituent un moyen supplémentaire d’attirer les talents. » 

« Si vous envisagez d’embaucher des architectes salariés, veillez à leur offrir un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Le télétravail est aujourd’hui bien établi. Et cette formule comporte elle aussi des avantages : un ordinateur portable, une allocation de télétravail, éventuellement un remboursement des frais d’internet. Cela réduit les coûts salariaux pour l’employeur, et inversement, c’est aussi intéressant pour les architectes. » 

« Les architectes indépendants, quant à eux, ne reçoivent pas d’avantages extralégaux. Payez-leur une rémunération mensuelle et laissez-les s’occuper eux-mêmes de leurs prestations, telles que la pension complémentaire libre pour les indépendants ou PCLI. Leur tarif devra toutefois leur permettre d’assumer ces coûts supplémentaires. »