Troisième génération

Comment êtes-vous devenu le professionnel que vous êtes aujourd’hui ?

« J’appartiens à la troisième génération de l’entreprise familiale Vanderstraeten qui a été fondée en 1935 par mon grand-père. Vanderstraeten conçoit, construit, finance et entretient des bâtiments des secteurs public et privé.

Dès le plus jeune âge, il était clair que j’allais suivre les traces de mon père.  J’ai démarré dans notre entreprise familiale directement après mes études d’ingénieur en bâtiment en 1997. En 2000, je suis devenu CEO, après quoi j’ai fait évoluer Vanderstraeten et VDS Groupe pour devenir une entreprise générale de construction indépendante en Belgique. »

Quelles sont les qualités requises pour ce travail ?

« Les promoteurs immobiliers évaluent les entreprises de construction sur la base de plusieurs critères. Votre fiabilité personnelle est essentielle. Ensuite, le pire scénario pour un promoteur est que l’entreprise de construction fasse faillite en cours de projet. La stabilité (financière) de votre entreprise est donc également cruciale.

Ensuite, la Belgique est encore toujours un marché de PME. Nos clients apprécient dès lors énormément notre approche familiale. En dépit de la croissance de Vanderstraeten, cet aspect reste gravé dans notre ADN et je tiens à le préserver coûte que coûte. »

Que trouvez-vous de si fascinant dans votre travail dans la construction ?

« Dans notre secteur, vous voyez directement le produit de vos efforts. Vous êtes fier du résultat final, vous pouvez le montrer à tout le monde et souvent, il sera là jusqu’à la fin de votre vie. »

Quels sont les grands défis que vous voyez dans le secteur de l’immobilier ?

« De moins en moins de gens peuvent se permettre d’acheter leur propre habitation. D’autre part, nous sommes un pays densément peuplé et l’Europe nous impose des règles liées à la biodiversité, à la transition énergétique et à l’aménagement du territoire. Entre temps, nous avons le « bouwshift » et l’« instrumentendecreet ».

Le fait que nous ne puissions plus entamer de nouveaux espaces, en plus des longues procédures d’obtention de permis, limite fortement l’offre d’habitations. L’augmentation importante des frais de construction et la hausse des taux ne permettent pas de corriger les prix. Les pouvoirs publics, les promoteurs, les entrepreneurs et les architectes doivent d’urgence aborder ce sujet. Sinon, habiter en Belgique deviendra impayable. »

    BIO

• • Né le 31 Octobre 1973, à Herk-de-Stad
  • Père de trois enfants
  • Études d’ingénieur en bâtiment à la Vrije Universiteit Brussel
  • Obtention d’un master Executive MBA et Real Estate à l’Universiteit Antwerpen
  • Entame en 1997 sa carrière en tant que chef de projet dans l’entreprise familiale Vanderstraeten et succède à la direction de son père Carlos en 2000 en tant que CEO
  • Nommé CEO externe en 2020
  • Entame la même année une nouvelle voie en tant que président d’Embuild Limburg

Être celui qui vous décharge – un atout 

Quel est le rôle d’un courtier d’assurances dans le secteur ?

« Principalement, il vous décharge. Les entreprises de constructions ont beaucoup de règles à suivre. Le courtier d’assurance vous décharge de tâches administratives grâce à la numérisation. Ce qui vous permet en tant qu’entrepreneur de vous concentrer sur votre cœur de métier.

Quelles sont les qualités d’un bon courtier en assurances ?

« En tant qu’entrepreneur, on pense aux solutions techniques en cas de dommages. Mais on oublie souvent la facture qui suit. Dans ces moments-là, il est très important de considérer les choses du point de vue des assurances de sorte que les solutions techniques tiennent aussi la route d’un point de vue juridique et financier.

Qu’en est-il de la responsabilité dans les projets circulaires ?

« De nos jours, les maîtres d’ouvrage, les architectes et les entrepreneurs sont responsables de la fonctionnalité des bâtiments pendant 10 ans. Si nous nous dirigeons vers l’immobilier circulaire, cette période doit être prolongée. De mon point de vue, les assureurs doivent étendre leurs garanties. Et cela ne peut se faire que comme nous le faisons déjà actuellement, c’est-à-dire avec des assurances contrôles. »

Un coup œil sur l’avenir

Quelles sont les personnes qui ont été une inspiration pour vous dans votre carrière ?

« Je ne dois pas chercher loin. J’admire énormément les deux générations qui m’ont précédé et qui m’ont permis de reprendre le flambeau chez Vanderstraeten. Et, en général, j’admire aussi les personnes qui donnent le meilleur d’elles-mêmes et qui sont toujours prêtes à être une meilleure version d’elles-mêmes.

Comment voyez-vous l’évolution du secteur de l’immobilier ?

« Dans notre secteur, pratiquement chaque projet est unique. Ce qui accroît sérieusement les surcoûts durant la réalisation du projet. C’est pourquoi je plaide pour plus de standardisation dans les processus de construction. Cela rend la construction beaucoup plus efficace et permet de maintenir l’habitat en Belgique abordable.

Je m’attends aussi à beaucoup de préfabrication, ou même encore un étape plus loin : de la construction hors site. Je vois un glissement vers moins d’heures de travail sur le chantier même et plus de préparation en atelier, usine et centre de production. Alors, vous n’avez plus qu’à assembler les unités modulaires sur le chantier. »

Et comment envisagez-vous votre propre avenir ?

« Depuis 2020, je suis actif dans notre organisation sectorielle Embuild. Nous défendons les intérêts des entreprises de construction et nous proposons des solutions en tant que . D’autre part, nous soutenons les entreprises de construction en matière de formation et de transmission des connaissances et d’expérience. J’y consacre mon temps avec beaucoup de plaisir et j’aimerais continuer à le faire même après ma présidence ».